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Malgré, la motivation des jeunes diplômés à lancer leurs propres entreprises ou à travailler dans des entreprises formelles, leur productivité est trop souvent compromise par 1) le manque de compétences techniques ou d’employabilité pour pouvoir établir des contacts avec d’autres acteurs économiques ; 2) le manque d’informations sur les offres d’emplois, les besoins du marché et les « niches » ; 3) l’insuffisance de compétences entrepreneuriales et financières et 4) la rétention des employeurs. Obligés de se trouver un emploi, les diplômés qui se retrouvent dans le cercle vicieux du chômage et du sous emploi, acceptent des emplois peu décents, principalement dans l’économie informelle.
Le fort taux de chômage des jeunes favorise le développement d’activités informelles/illégales ou de survie avec comme conséquence l’augmentation de l’insécurité. En effet, les jeunes au chômage sont plus susceptibles d’être recrutés dans des mouvements armés et des bandes criminelles, ils sont des candidats aux activités illicites telles que le trafic de drogue, la prostitution, la cybercriminalité et les conflits intercommunautaires (Lututala, 2012). Le chômage est aussi la cause de l’aventure des jeunes sur les itinéraires migratoires parfois périlleux qui entraîne le chavirement des barques et causant la noyade de nombreux migrants (ISESE, 2012).
Face à ces tristes réalités, le système éducatif béninois tout comme celui des autres pays africains doit subir de profondes mutations pour être apte à doter les Nations de jeunes capables d’exercer des activités indépendantes et dans des secteurs formels. Pour cela, il est impératif de donner aux jeunes, en amont, de bonnes formations professionnelles qui lient théorie et pratique ; de les accompagner et d’appuyer toutes leurs initiatives entrepreneuriales afin qu’ils acquièrent à l’école et dès l’Université, davantage de connaissances et d’aptitudes utiles pour leur insertion dans le tissu économique et dans le monde professionnel. Pour cela, il est d’une extrême urgence que l’école et l’Université mettent au point des programmes et de nouvelles offres de formations orientés volontariat et entreprenariat pour le développement.
Le volontariat est un moyen efficace pour encourager la participation au changement social et au développement humain (CIVICUS, 2008). Il peut aussi aider à promouvoir le changement social en contribuant à transformer les individus. Le volontariat est un outil et une autre possibilité pour impulser le développement à travers le retour à certaines valeurs et vertus cardinales, la création d’opportunités nouvelles à la jeunesse, et qui permet de donner vie aux aspirations les plus nobles de l’être humain.
Le volontariat est également un des moyens qui permet aux individus de surmonter les différences qui les séparent, de manière à vivre ensemble dans des sociétés saines et hospitalières, travaillant ensemble pour proposer des solutions nouvelles aux défis que nous devons tous relever et pour donner forme à nos destinées communes. Le volontariat redonne confiance et permet aux volontaires d'accéder aux réseaux des entreprises et de développer certaines capacités professionnelles requises sur le marché du travail.
Pour le PNUD (2002), le volontariat offre d'immenses perspectives pour élargir la participation à la gouvernance et favoriser des répercussions plus équitables pour les individus et la société. Pour preuve, les jeunes considèrent au terme de leur Service volontaire, qu’ils se sont enrichis d’un point de vue personnel et citoyen (Unis-Cité, 2007). Les jeunes qui ont fait le volontariat semblent plus ouverts aux autres, et plus à l’écoute. Ils s’expriment plus facilement en public et défendent plus facilement leur point de vue. Parallèlement, cette expérience leur donne envie d’agir et de renforcer leur intérêt pour le monde associatif et pour les questions sociétales. Ainsi, ils portent un regard différent sur la société dans laquelle ils évoluent, s’imprègnent de valeurs telles que la solidarité, le respect et l’humanité. Par ailleurs, après leur Service, les Volontaires ont généralement une idée plus précise de leur projet professionnel et semblent mieux armés pour la création d’un emploi par eux-mêmes à travers l’entreprenariat.
L’entreprenariat est l’action de créer de la richesse et/ou de l'emploi par la création ou la reprise d'une entreprise. Il est un processus de découverte, d’évaluation et d’exploitation des occasions et consiste à prendre des risques (Knight, 1967 et Drucker, 1970).
Quatre paradigmes permettent de cerner l’entrepreneuriat : la création d'une organisation, la détection-construction- exploitation d'une occasion d'affaires, la création de valeur et l'innovation (Verstraet et Fayolle, 2005). Selon ces mêmes auteurs, l’entreprenariat est :
l’initiative portée par un individu (ou plusieurs individus s’associant pour l’occasion), construisant ou saisissant une opportunité d’affaires (du moins ce qui est apprécié ou évalué comme tel), dont le profit n’est pas forcément d’ordre pécuniaire, par l’impulsion d’une organisation pouvant faire naître une ou plusieurs entités, et créer de la valeur nouvelle (plus forte dans le cas d’une innovation) pour toutes les parties prenantes auxquelles le projet s’adresse. Il est l’exploitation d’une opportunité dans le cadre d’une organisation impulsée, créée de toute pièce ou reprise dans un premier temps, puis développée par une personne physique (ou une équipe) qui subit un changement important dans sa vie, selon un processus qui aboutit à la création d’une valeur nouvelle (Paturel, 2007).
Les entrepreneurs, tout au long d’un processus partiellement conscientisé d’intuitions et de perspicacité qui trouve leurs racines dans l’expérience, développent une vision ainsi qu’une stratégie pour sa mise en pratique. Le travail réalisé par un entrepreneur peut procurer le sentiment de vivre pleinement ou la satisfaction de rendre service à la société. Classiquement, l'entrepreneur s'engage dans des activités lucratives et devient chef d'entreprise. Par ailleurs, depuis quelques décennies, une nouvelle catégorie d'entrepreneurs dispose d'une visibilité grandissante : les entrepreneurs sociaux. Les entreprises que créent ces entrepreneurs n'ont pas qu’une finalité lucrative, mais aussi sociale. Elles offrent les services sociaux peu ou pas couverts par le marché et dont les populations ont besoin. Les entrepreneurs ont des idées plus précises des projets professionnels et semblent mieux armés pour la création d’un emploi par eux-mêmes.
Une fois encore, plus qu’indispensable il est un impératif que des structures soient créées pour l’ancrage du volontariat et de l’entreprenariat à tous les niveaux.